Lou : Vous avez votre lacet gauche qui est défait.
Charlie : Mon ?
Lou : ... gauche. Lacet gauche.
Charlie : Mon lacet gauche ?
Lou : Il est défait
Charlie hésite à regarder son pied gauche pour vérifier la véracité de ce qu'elle dit mais stoïquement résiste à cette tentation.
Charlie : Ah oui ?
Lou : Les lacets trainent par terre, on refait sa rosette, le noeud et la bouclette, on se prend toutes les bactéries du trottoir qui sont montées sur les lacets, on ouvre des poignées de portes, on tape sur des claviers, on serre des mains, on en met partout, bactéries-cadeaux gentiment pour tout le monde qui peu à peu va s'effondrer autour, gastro quand c'est pas pire, mais nous on ne se lave les mains qu'après avoir semé la mort partout, une vraie guree bactériologique mais nous on garde le sourire, on a la conscience bien tranquille.
Charlie : ...
Lou : Comme les Suisses avec leur argent sale.
Un temps.
Charlie : Et vous voyez ça comment, que j'ai les lacets défaits, on peut savoir ?
Lou : Seulement le gauche.
Charlie : Oui.
Lou : Ne déformez pas ce que je dis.
Charlie : Le gauche, oui.
Lou : Complètement défait. Très dangeureux. Vous marchez dessus, vous tombez sur votre poignet, vous vous cassez le scaphoïde, trois mois de plâtre. Eh oui, tout de suite moins rigolo.
Charlie : Et c'est en me regardant comme ça que vous avez vu que j'avais le lacet défait ?